Femme avec un bouquet de fleurs, les yeux fermés, profitant d’une expérience olfactive apaisante.
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Notes de tête, coeur, fond : parlez-vous parfum ?

Notes de tête, coeur, fond : parlez-vous parfum ? Chaque discipline possède un vocabulaire bien particulier, un jargon parfois accessible, parfois totalement abscons. Les notes d’un parfum en font partie. Tête ? Coeur ? Fond ? Plongeons-nous dans ce monde flottant, celui du chemin des fragrances, deuxième volet de notre découverte du parfum. À force, les odeurs créées ont mué. Partant du goût de leurs utilisatrices et utilisateurs, des « nez » les commercialisent depuis des siècles. Des chimistes, des artisans, des artistes parfois. Cela dit, comme dans toute discipline, il y a un savoir-faire, une lecture, des codes. Ici, nous parlerons de notes. Pas les notes d’un clavier, non. Ni celles d’un cabinet ministériel. Non, des notes olfactives. L’homme a fait de cette matière gazeuse une vraie science. Et bien entendu, pour décrire et rendre palpable une réalité, les mots s’avèrent indispensables. Des notes pour matérialiser les fragrances Procédons par ordre car c’est là le secret de ces fameuses notes. Elles s’effeuillent comme des fleurs. Sauf que là, il ne s’agit pas d’ôter des pétales mais de laisser le temps, l’air ambiant et notre sens olfactif faire leur ouvrage. La première note s’avère donc sans surprise la note de tête. En oenologie, on parlerait du premier nez. Et cela se justifierait complètement car le principe est tout à fait semblable. La note de tête est celle qui se révèle en tout premier. Ces notes de tête s’évaporent très vite. Elles disparaissent de 15 à 30 minutes après vaporisation dans le cas d’un parfum de corps. Dans le cas d’un diffuseur en continu, elles persistent en demeurant aériennes. Et puis, et c’est la grande force de nos cerveaux, ils les atténuent, laissant la place aux autres. Les notes de tête sont généralement fraîches et vertes Elles représentent les invitations à humer plus avant. Une sorte d’amuse-nez finalement, délicat et engageant. Contrairement aux autres notes, elles n’évoluent pas et disparaissent tout simplement. Deuxième étape : la note de coeur. Le parfum entre dans le vif du sujet. L’essence de la fragrance se révèle avec la note de coeur, son identité, sa singularité. Bien entendu, elle dure plus longtemps que la note de tête, plusieurs heures. Et au fil du temps, sa personnalité s’affirme Notes légères puis massives Souvent, la note de coeur est fleurie, épicée ou fruitée. Ces trois catégories constituent la majorité des fragrances. La nature demeure la meilleure alliée du parfum, quel qu’il soit, de corps ou d’ambiance. Après tout, c’est bien grâce à la nature et au feu que le phénomène olfactif a pris son envol dès avant l’Antiquité.  Enfin, voici la note de fond. C’est celle qui évolue le plus, que l’on perçoit le plus tardivement, mais telles les fondations de n’importe quel édifice, la note de fond constitue le socle sur lequel s’articulent les deux autres. Et c’est avec elle qu’on trouve la véritable signature d’une fragrance. On parle là de « l’âme du parfum ». Ces nuances s’affichent comme plus riches, plus intenses que les autres. Elles fixent le parfum sur la peau. Les notes de fond s’avèrent plus chaudes et lourdes, comme les boisées, les ambrées ou les gourmandes comme la vanille et le cacao. On peut presque évoquer une chorégraphie olfactive quand il s’agit de déterminer comment ce parfum va être ressenti, comment la succession de ces notes va s’opérer dans les nez et cerveaux de celles et ceux qui vont les percevoir. Certainement une des danses les plus aériennes du répertoire, unique pour chaque parfum. Tags : Notes olfactives, Parfum Partager cet article :

Flacon de parfum noir avec un doigt appuyant sur le vaporisateur doré, sur fond noir.
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Le pouvoir du parfum : clé du marketing olfactif

Le pouvoir du parfum : clé du marketing olfactif 08:10:26 octobre 10, 2024 in marketing,Parfum Le parfum. Cet élément s’avère fondamental dans notre société. Son succès dure depuis des millénaires. Sur les corps, dans les ambiances, partout, les odeurs sont plus que jamais des marqueurs, des vecteurs, des médias au service d’un des instincts fondamentaux de l’homme : l’utilisation, flatteuse, d’un sens intimement relié à nos émotions. C’est le quatrième volet de notre découverte. Saviez-vous que l’expression « être mis au parfum » provient de l’antiquité romaine ? Quel succès pourtant pour cette locution à tendance argotique mais que tout le monde comprend. Alors qu’objectivement, connaître une information et humer une odeur n’ont a priori rien à voir. Eh bien, nous évoquions dans notre texte sur l’Antiquité un quartier de professionnels du parfum dans cette Rome si florissante. De fait, la mode se faisait et se défaisait dans le quartier des parfumeurs. Aussi, il était très fréquenté, on y discutait beaucoup. Et les derniers potins à savoir s’y trouvaient exposés. Voilà le petit secret de la mise au parfum. Extraordinaire, non, ce rapprochement ? Pourtant, observons un peu notre monde aujourd’hui. Le parfum demeure un produit de luxe. Il suffit de regarder les panneaux publicitaires ou d’ouvrir un magazine, féminin ou masculin d’ailleurs. Et vu les représentations de ces publicités, il demeure un produit de séduction. Odorat en panne D’ailleurs, deux autres locutions peuvent s’ajouter à celle ci-dessus. Dans un langage là aussi un peu familier, ne dit-on pas « ça sent bon » ou « ça pue » selon son degré d’optimisme concernant un événement immédiat ? Et quand l’épidémie de Covid a explosé, en plus d’autres symptômes parfois fatals, certaines et certains ont été privés du goût (agueusie) et de l’odorat (anosmie). Beaucoup d’autres maladies ôtent l’usage de ces deux sens. Et cela les rend encore plus difficiles à supporter. Pourquoi ? Ne dit-on pas « sans goût, sans odeur, sans saveur » ? Quand la sphère dite ORL, otorhinolaryngologique, donc ayant trait au nez, à l’oreille et à la gorge, se trouve paralysée, c’est une grande partie des sensations qui disparaît. Or, comme vu dans l’article que nous avons consacré au cerveau (Lien vers le texte Cerveau), ces perceptions ont une connexion directe aux zones gérant les souvenirs et les émotions. Autant dire que quand les saveurs disparaissent ainsi, le moral ne peut que se retrouver gravement altéré. Ce qui les valorise, de toute évidence. Le succès du marketing sensoriel, surtout olfactif L’expression marketing sensoriel apparaît dans les années 90. Et rapidement, un certain nombre d’études convergent : les clients répondent bien plus au marketing olfactif qu’à d’autres, notamment sonores. Pourquoi ? Parce que nous l’avons vu, depuis l’Antiquité, les parfums et les odeurs s’avèrent essentiels pour l’être humain. Il ne s’agit pas que d’émotion ou de mémoire. Souvenons-nous que certaines fragrances permettaient de soigner, d’apaiser ou au contraire de stimuler. Le rapport s’établit donc assez facilement. Le marketing olfactif peut influencer les humeurs des consommateurs. D’ailleurs, la marque Nike avait publié une étude indiquant qu’une ambiance parfumée pouvait faire augmenter l’intention d’achat de 80%. Autant dire qu’avec un chiffre pareil, le parfum revêt un intérêt décuplé ! Attention cependant à choisir la ou les fragrances avec soin, en lien avec l’identité de la marque, la nature du produit, la cible. Bref, à faire du véritable marketing. La note de tête, dont nous parlions ici, ne suffira pas. La note de coeur et la note de fond de ce marketing s’avèrent tout aussi importantes que le packaging ou la décoration. Un vrai défi en quelque sorte mais qui, couronné de succès, fera faire un grand bond en avant à qui saura le relever. Mot-clé : succès Méta-description : Le succès vient aux audacieux. Mais le marketing olfactif est davantage une question de dextérité que d’audace. Qui sait le manier peut véritablement tirer son épingle du jeu. Tags : marketing, Parfum Partager cet article :

Jeune femme tenant un bouquet de lavande dans un champ, les yeux fermés, profitant d’une expérience olfactive apaisante.
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Les origines divines du parfum et du marketing olfactif

Les origines divines du parfum et du marketing olfactif 08:10:02 octobre 10, 2024 in Parfum,sens Est-ce un anachronisme que prétendre que le parfum favorisait déjà les échanges chez nos ancêtres? Non, absolument pas. Et comme souvent à ces époques, cela avait trait à la religion. Le marketing olfactif, discipline divine ? Notre découverte du parfum commence. C’est une expression utilisée de nos jours : le marketing olfactif. Ce terme récent désigne le fait de favoriser l’achat ou en tout cas une action précise grâce à une fragrance flottant dans le local où les prospects se trouvent. En l’occurrence, provoquer un bien-être propice à l’achat. Egyptiens, Grecs, Romains : ces illustres et antiques peuples utilisaient des parfums. Surtout dans le cadre de leurs cultes. On peut aussi observer que même de nos jours, plusieurs religions, même monothéistes, l’utilisent. Qui n’a jamais senti une odeur d’encens dans une église ? Le parfum de la fumée, premier vecteur de marketing olfactif ? De fait, la découverte du parfum, « per fume » en latin, est contemporaine de la découverte du feu. Pour le conserver, il fallait évidemment le nourrir. Et dès la Préhistoire, les peuplades ont découvert que certaines espèces de bois diffusaient des effluves particulières. Le parfum et son dérivé marketing olfactif sont donc aussi anciens que l’espèce humaine. Ou presque. Il est vrai que l’odeur de feu, simplement de feu, est assez tenace et peu séduisante. Mais si la sève du bois utilisé présente une essence particulière, cela peut tout changer. Cela dit, après cette découverte peu ou prou accidentelle, c’est aux civilisations sumérienne (venue de Mésopotamie) puis égyptienne qu’on doit cet essor du parfum. N’a-t-on pas retrouvé des essences et huiles odorantes dans les sarcophages et autres nécropoles somptueuses ? Les temples égyptiens étaient truffés de parfums réalisés grâce à des huiles végétales ou des graisses animales mélangées à des fleurs la plupart du temps. Les fumées – donc fumets ici – étaient réputées purificatrices. Le parfum permet la communication avec le divin. Dans d’autres domaines, certaines fragrances ont été employées dans des buts thérapeutiques. Pour soigner des maux de têtes par exemple. Enfin, la séduction s’affirme également. Comme souvent, seules les couches supérieures de la société en profitent. Les voyageurs apportent des effluves À l’instar de nombre d’innovations et de découvertes, le parfum, corporel et « d’ambiance », fait son apparition dans le monde grec après l’Egypte, rapporté par des marins marchands de Phénicie. Et comme en Egypte, ils servent énormément dans les rites religieux. Mais également dans le cadre de l’hygiène corporelle et des vêtements. Le parfum devient symbole d’hygiène et de soin de soi. Et par conséquent de richesse, pour les femmes comme pour les hommes. Le grand changement par rapport à l’Egypte réside dans les plantes utilisées pour ces parfums. Car si au début, les senteurs sont celles puisées dans des produits locaux, la Grèce, véritable carrefour géographique et commercial, enrichit le choix. Le miel, la myrrhe, le safran, la marjolaine ou la térébenthine se retrouvent suppléés par l’encens, la muscade, le musc et autres variétés ramenés par les conquêtes d’Alexandre le Grand aux confins de l’Inde. Et puis, grâce à la macération, les Grecs inventent les parfums liquides. Côté Romains, l’usage du parfum explose littéralement, avec même tout un quartier de la ville éternelle réservée aux professionnels. On parfume jusqu’aux animaux dans les très riches familles. Et pour le marketing olfactif, les diffuseurs s’avèrent être des colombes dont on imprègne les plumes. Rome ne fait jamais dans la demi-mesure. Tags : Parfum, sens Partager cet article :

Fauteuil design et table basse dans un espace aux tons modernes et éclairage coloré
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Quand la science et l’affectif s’associent : le succès du parfum

Quand la science et l’affectif s’associent : le succès du parfum 07:10:34 octobre 8, 2024 in Parfum,sens Notre cerveau est notre super ordinateur. Il commande tout notre corps, son fonctionnement, ses mouvements, ses sensations également. La plupart du temps, nous n’en avons même pas conscience. Alors, comment le cerveau perçoit et interprète les odeurs et parfums ? Voici comment fonctionne cette chimie divine, troisième épisode de notre série sur les origines du parfum. Le nez et le cerveau. Est-ce que ces deux organes sont les seuls à réagir lorsqu’un parfum ou une odeur plane dans l’air ? En fait, ils se trouvent aux extrémités de la réaction mais évidemment non, d’autres éléments de nos corps se mobilisent pour que finalement, le parfum de cette rose ou de cette feuille de basilic nous parvienne idéalement. Au point de les reconnaître et même de provoquer une émotion. Tout d’abord, le parfum, comme les odeurs, tout ceci n’est que du vent… habité par des molécules odorantes venues de toutes sortes de matériaux, souvent des plantes. Ces molécules doivent évidemment présenter une nature légère et volatile (pour planer dans l’air) Le cerveau, terre promise D’abord, un parcours du combattant s’annonce pour ces molécules qui ne deviennent une odeur que si les neurones de la muqueuse olfactive les repèrent. Cette muqueuse occupe une surface plutôt réduite chez l’homme : 5cm2*. À titre d’exemple, celle de nos amis canidés peut afficher jusqu’à 200cm2*. Vous avez bien lu. Ces chiffres remettent certaines choses à leur place sur la sensibilité de nos fidèles compagnons, n’est-ce pas ? Situé tout en haut de la cavité nasale, juste entre nos yeux, il faut savoir que cet élément s’avère le seul tissu nerveux de notre corps en contact avec l’extérieur. On ne le dira jamais assez : le corps humain est une fabuleuse machine. Aussi, cette muqueuse bénéficie d’une protection toute particulière : elle se renouvelle en continu. Toute la vie, même à l’âge adulte où si peu de choses peuvent se renouveler. On appelle cela la neurogenèse. Quand des molécules odorantes se présentent, des récepteurs olfactifs sont activés sur les neurones. Ces derniers génèrent des influx nerveux qui parcourent l’axone, la liaison nerveuse, jusqu’au bulbe olfactif, dans le cerveau. La plasticité du cerveau Sur le plancher cérébral, on retrouve donc le bulbe olfactif. À la base, juste au-dessus de la muqueuse du même nom. Le chemin entre les deux s’avère assez court. D’ailleurs, les deux partagent cette propriété étonnante : leurs neurones se renouvellent. Alors qu’on a si longtemps cru que l’humain avait un stock qui diminuait avec l’âge. Ce phénomène témoigne de la plasticité du cerveau et de ses capacités toujours en exploration actuellement. Avec l’expérience et l’apprentissage, chez les humains comme chez les animaux, ces neurones deviennent plus nombreux. Mais revenons au parfum. Toute cette zone du cerveau se montre très active et communique avec d’autres. Nous n’allons pas trop entrer dans les détails mais retenir l’essentiel : l’olfactif communique directement avec les émotions et la mémoire. Ce n’est donc pas qu’une vue de l’esprit ou une croyance populaire quand on évoque « les odeurs de l’enfance » par exemple. Loin de là. La science l’a prouvé. N’est-ce pas fascinant ? Quel pouvoir extraordinaire quand on sait qu’une « simple » odeur peut provoquer la faim, le plaisir, la nostalgie, la joie ? Et comme souvent, les anciens l’avaient compris, avec les parfums de cérémonies religieuses, de séduction aussi.Sur le plancher cérébral, on retrouve donc le bulbe olfactif. À la base, juste au-dessus de la muqueuse du même nom. Le chemin entre les deux s’avère assez court. D’ailleurs, les deux partagent cette propriété étonnante : leurs neurones se renouvellent. Alors qu’on a si longtemps cru que l’humain avait un stock qui diminuait avec l’âge. Ce phénomène témoigne de la plasticité du cerveau et de ses capacités toujours en exploration actuellement. Avec l’expérience et l’apprentissage, chez les humains comme chez les animaux, ces neurones deviennent plus nombreux. Mais revenons au parfum. Toute cette zone du cerveau se montre très active et communique avec d’autres. Nous n’allons pas trop entrer dans les détails mais retenir l’essentiel : l’olfactif communique directement avec les émotions et la mémoire. Ce n’est donc pas qu’une vue de l’esprit ou une croyance populaire quand on évoque « les odeurs de l’enfance » par exemple. Loin de là. La science l’a prouvé. N’est-ce pas fascinant ? Quel pouvoir extraordinaire quand on sait qu’une « simple » odeur peut provoquer la faim, le plaisir, la nostalgie, la joie ? Et comme souvent, les anciens l’avaient compris, avec les parfums de cérémonies religieuses, de séduction aussi. Ne dit-on pas également que certains parfums envoûtent, notamment grâce à ces notes distillées une à une à nos muqueuses olfactives friandes de sensations nouvelles ? Tags : Parfum, sens Partager cet article :